The Tragedy Of Antony & Cleopatra Story: William Shakespeare
Director: Alexander Priest

Running Time: About 2 hours and 45 minutes including interval.

Rien de Sérieux.

Ce monologue est introspectif.

Interprétation & mise en scène: Sifiane El Asad

Il s’agit d’une comédie dramatique.

J’ai décidé de remonter sur scène dans un seul-en-scène hypocondriaque aussi essentiel qu’anecdotique.

Motivations

J’avais envie de voyager dans mes souvenirs liés à mon parcours médical. J’évoque mes pathologies et de mon parcours santé depuis que je suis que j’existe. Aussi anecdotique soit-il, je trouvais intéressant de parler de ces moments de doute voire de terreur quand on passe dans les mains des soignants. Faire un parallèle avec le lever de voile sur la situation du secteur de la Santé.

Dans les chroniques, je relate essentiellement de choses que j’ai vécu depuis une quinzaine d’années. Il y a eu un basculement qui m’a laissé entrevoir où était potentiellement ma fin vie. C’est un parcours dans certaines institutions. Voilà, il fallait que je tombe pour réaliser une de mes fins possibles. Et même si la vie ne se terminera pas de cette façon-là, cette expérience m’a apaisé sur l’infinité d’autre scénario probables. Suis-je réellement prêt, je n’en sais rien, mais j’envisage avec plus de calme ce genre de choses.

Le spectacle est témoignage maladroit des maladies plus ou moins contraignantes. Je tente de mettre des mots sur mes douleurs pour enfin me respecter. Dans ces réflexions, je partage aussi mes colères, mes douleurs, mes incompréhensions, mais toujours sur le ton de l’humour. Nous sommes tous passés par un corps médical. Le premier visage que nous ayons vu est certainement le visage d’une infirmière.

Dois-je attendre une maladie fatale pour prendre conscience de la chance de respirer encore. Devons-nous attendre pour se réjouir de nos expériences de chaque instant ?

J’éprouve cependant un sentiment d’illégitimité. C’est un point crucial dans le rapport que je vais entretenir avec le public. Dans mon for intérieur, je ne peux que ressasser le fait que des gens subissent des pathologies plus sérieuses que la mienne.

Mais après tout, tout est relatif, n’est pas ? Nous souffrons tous de façon identique face à des notions différemment et objectivement plus ou moins essentielles au bon déroulement de la vie.

Tout ça amène une réflexion autour de la notion de courage. Personne n’a le droit de juger de la douleur de l’autre. On constate aujourd’hui qu’il existe des maladies qu’on connaît très peu en définitive. On en a considéré certaines comme faisant partie de l’imaginaire ou de l’inconstance psychologique pendant très longtemps. J’essaie de désamorcer ce sentiment de culpabilité. La culpabilité nous conditionne depuis notre tendre enfance. On jongle avec des notions comme l’humilité, l’égocentrisme, la responsabilité ou la dignité. Nous devons accepter que nous entretenons des rapports singuliers avec ces concepts qui définissent les limites de la « morale ».

Alors pourquoi maintenant ? Le Covid a provoqué différents moments de sidération qu’il est important de souligner. Il y a eu cet éveil, ce lever de voile sur la précarité des artistes et sur la situation des soignants. Nous avons tous tapé sur des casseroles à nos fenêtres. Nous avons tous pensé aux enseignants qui ont dû repenser leurs cours et s’adapter aux normes floues de confinement.

Je m’affirme en patient lambda face aux images de la « santé en lutte ». Ce combat des soignants pour que le secteur médical puisse avoir plus de moyens. Éviter de tomber dans une commercialisation à outrance dans le secteur de la santé. N’oublions pas que la maladie est une valeur sure de l’économie au même titre que la mort ou la naissance.

C’est effrayant d’observer le nombre hallucinant de réponses aux problèmes systémiques du néolibéralisme. L’économie reste la valeur suprême. Elle définit le manque de rentabilité et monétise tout et surtout l’essentiel. Elle s’attaque même à la sécurité sociale, qui a pris tellement de temps et de vies pour être mise en place. Pour ma part, la défense de la sécurité sociale est une valeur démocratique fondamentale qui préserve les droits des uns et des autres face à la vie, la guérison voire la mort. C’est un monde qui s’effondre pour préserver l’intérêt de la spéculation On spécule sur tout, la vie et la mort. Nous devrions tous avoir conscience, mais la société n’aime pas trop qu’on rappelle où sont les vraies limites de cette vie.

Il y a un lien évident entre la culture et la santé.

Comme une passerelle entre les soins physiques et psychologiques. Que l’art peut s’imposer là où le patient doute encore de l’utilité de s’intéresser à sa santé psychologique.

Pourquoi je fais ce spectacle. ? Il est fondamental de faire le lien entre l’humain et ces domaines dits « non essentiels ». On reproche le délabrement économique pour instaurer une révision commerciale. On parle de culture de santé ou d’enseignement. Au milieu de ce désastre politico-économique le bon sens n’a plus sa place.


Mise en scène

Un élément de mobilier médical, une chaise roulante et un rideau d’hôpital laissent l’imaginaire agir : Un personnage en tenue de ville et besace, s’interrogera dans un récit personnel. Une histoire composée d’anecdotes et de pensées coincées entre Asclépios, Hugh Laurie et la cressonnette du resto du centre de revalidation. Son monologue sera rythmé par des bruits de manifestations de Santé en Lutte et des couloirs de la clinique. Les minutes d’attente passent et l’angoisse grandit avec la volubilité du protagoniste. À la fin, un soignant lui annonce qu’il n’y a « Rien de sérieux. »

Sifiane El Asad, né à Bruxelles en 1970, d’un père palestinien et d’une mère belge, Sifiane obtient en 1996, un 1er prix en Art de la Parole au Conservatoire Royal de Bruxelles. Il jouera dans “Faust” dirigé par D. Scahaise; “Carmen” de Biset dirigé par A. Voisin ; “Le Voyage de Pinocchio” de Collodi dirigé par Th. Janssen ; “L’Écume des Jours” de B. Vian; “Rendez-vous Contes !” dirigé par M. Lejuste; “Traversée nocturne avec William Shakespeare” dirigé par D. Serron au T. N.B ; “l’Année du Bac” de J-A. Lacour ; « Le Lieutenant d’Inishmore » dirigé par D. Golby au Théâtre de Poche ; « Tristan und Isolde » de R. Wagner au Théâtre de la Monnaie. Sifiane commencera par mettre en scène : « Rec » en danse théâtre ; « Here Now » et « Architexture » en danse contemporaine (2007) ; « Addolorata » de M. Micone (2001) ; «  The Breakfast Club » de J. Hughes (2001), « Croisades » de M. Azama (2000) ; « Rendez-vous Contes du Troisième Type » (1999) ; « Roberto Zucco » de B-M. Koltès (1999). Agitateur de conscience, en 2008 il crée le « Fantastique Collectif » avec lequel il monte « Je lis », adaptation de « l’Analphabète » d’A. Kristof (2008) ; « Dagon & Other Macabre Tales » de H-Ph. Lovecraft (2008) ; « Aspartame » d’É. Durnez (2009); « Je t’embrasse » adapté des « Lettres Sans Frontières » de R. Job (2012) ; « Tu n’as rien vu à Fukushima » de D. de Roulet (2017). Touché par les différents maux de nos sociétés, il aime entrer sans complaisance dans l’intimité sociale des personnages.

Papiers !

« Papiers ! » (titre provisoire), un projet d’écriture en lien avec le parcours des migrants.

Je tenais à parler de ce parcours bureaucratique horrible et absurde des migrants. La démarche peut paraître utopiste, mais elle peut générer de belles critiques sociétales. Une auto-critique ? Peut-être. Il est temps, non ? J’ai décidé de créer un spectacle à deux personnages afin de préserver une structure scénique légère à destination du tout public et des migrants eux-mêmes. Réunir ces deux publics est une contrainte d’écriture qui m’oblige à considérer le manque de compréhension morale et linguistique. Synopsis: Camille ou « Cam », Garde-frontières et Seydou ou « Sey », sans-papier, se confrontent dans un numéro légèrement clownesque dans des langages différents et sous-titrés à la manière des vieux films muets. Cam empêche Sey de passer un mur frontalier fait d’un empilement de valises. Après quelques péripéties, ils vont devoir apprendre à communiquer. Ils finiront par trouver une parade systémique afin de résoudre cette aventure de façon heureuse. Le public sera lui aussi considéré tel des migrants en attente d’un laissé-passé improbable. Il y a donc un aspect déambulatoire avant et après le spectacle. La pièce alterne des scènes comiques, émouvantes et oniriques. Impliquer le public à la situation de crise des personnages, entraîne une auto-critique jubilatoire.

Ce projet d’écriture fait partie d’un projet bien plus vaste et ambitieux d’une tournée d’abord en Belgique et plus tard en Europe dans différentes associations partenaires. Ce projet, le Parcours « Everanst », préconise une tournée imbriquant, une exposition multimédia scénographiée, un table-ronde et une pièce de théâtre. « Everanst » est issu d’une réflexion de longue halène avec la Coordination des Sans-Papiers et des plate-formes de sans-papiers. D’abord pour une présentation en Belgique afin de convaincre les instances de l’utilité de lancer le débat dans d’autres pays. Je suis heureux que le secteur culturel sensibilise à l’inclusion face à la mise en place d’une Europe Forteresse.

Afin de rendre le projet viable, je dois fournir un texte martyr que je confronterai aux sans-papiers. Il me serait donc très utile de tenir mes engagements en ayant des moyens économiques et une logistique professionnelle. Je tiendrai deux résidences d’écriture dont une qui réunira différents témoignages de l’administration des migrants.

La pièce alterne des scènes hilarantes, émouvantes et oniriques. Il s’agit d’un projet théâtral lié au parcours des migrants, des sans-papiers.

Cam, la douanière empêche Sey le migrant de passer la frontière. C’est son rôle. C’est aussi simple que ça. Seulement, ce qui est simple n’est pas forcément facile. La fin de cette tendre histoire, c’est un laisser-passer vers la liberté.

Tout est imbriqué. Un mur composé d’un amas de valises. Chaque valise, correspond à un univers particulier lié à notre mode vie. La valise peut être vitale (ex. des boîtes de conserve) ou bureaucratique (ex. armoire à dossiers) ou encore culturelle (ex. un tourne-disque). Les valises mises en avant, seront celles qui jalonnent le parcours des migrants. Un étrange pan de mur, un genre de ruine résistant à toutes les libertés. Entre un gros mur de briques et un mémorial aux migrants disparus, il nous rappelle étrangement ces rangements de bagages des victimes de la Shoah. Un sinitre mélange de management bureaucratique et de menace psychologique.

Papers ! (EN)

 
 
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 The play alternates between hilarious, moving and dreamlike scenes. This is a theatrical project linked to the journey of migrants and undocumented migrants.
 Cam, the customs officer prevents Sey the migrant from crossing the border. This is its role. It's that simple. However, what is simple is not necessarily easy. The end of this tender story is a pass to freedom.
 Everything is nested. A wall made up of a pile of suitcases. Each suitcase corresponds to a particular universe linked to our way of life. The suitcase can be vital (eg tin cans) or bureaucratic (eg file cabinet) or even cultural (eg a record player). The suitcases put forward will be those that mark out the migrants' journey. A strange section of wall, a kind of ruin resistant to all freedoms. Between a big brick wall and a memorial to the missing migrants, it strangely reminds us of the luggage storage of the victims of the Shoah. A sinister mixture of bureaucratic management and psychological threat.